VERDICT SCIENTIFIQUE OU POUDRE AUX YEUX ?

Un ADN de Marie-Antoinette douteux

En 1997, le docteur J.H.Petrie, de nationalité néerlandaise, lança une étude d’ADN à partir d’un os provenant d’une exhumation des restes de Naundorf, à Delft, en 1950, et d’autres éléments (cheveux recueillis dans la tombe de Naundorf, cheveux de Louis XVII, cheveux de Marie-Antoinette et de deux de ses sœurs, prélèvements sur des descendants par voie féminine de l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse, mère de Marie-Antoinette).
Une entente se fit qui réunissait les deux branches actuelles des descendants de Naundorf et le docteur J.H.Petrie, sous la coordination du doyen Philippe A.Boiry. Des accords furent signés prévoyant que les analyses seraient confiées d’une part au professeur Jean Jacques Cassiman, du Laboratoire de Génétique Humaine de l’Université de Louvain, en Belgique, et d’autre part au Dr Olivier Pascal, du laboratoire de Génétique Moléculaire de l’Université de Nantes.

Notons au passage que l’os qui servit de base à ces recherches avait été conservé pendant quarante-cinq ans (de 1951 à 1996), dans un bocal non scellé. Qui plus est, on le décrit tantôt comme un humérus (os du bras), tantôt comme un cubitus (os de l’avant-bras), tantôt comme un tibia (os de la jambe), trois éléments du squelette humain qui n’ont pourtant ni la même forme, ni les mêmes dimensions et que des praticiens devraient identifier à première vue !

Ce qui est important dans le sujet de notre étude actuelle est le fait que les recherches sur l’ADN de Marie-Antoinette ne furent pas concluantes.Le Dr Cassiman lui-même trouva dans l'ADN des descendants de l'impératrice Marie-Thérèse, actuellement vivants, des mutations en si grand nombre qu'il dut supposer dans cette famille des mutations à un rythme jusqu'alors inconnu, ou bien qu'une ou plusieurs adoptions féminines venaient brouiller les pistes. Ce qui ne rend pas l'ADN de référence plus crédible...

Il ne nous revient pas bien sûr de juger par nous-mêmes de la qualité scientifique des recherches qui ont été conduites pour retrouver l’ADN de Marie-Antoinette.Mais nous nous référons à un homme de l’art lequel, qui plus est, était partie prenante dans ces recherches : Le Dr Pascal exprimait ses réserves à ce sujet dans une lettre du 13 mai 1997 adressée au professeur Cassiman.
Le cabinet du Maire de Paris, par une lettre en date du 9 février 1998, reprenait ces doutes à son compte.

Il faut encore préciser que l’ADN se dégrade avec le temps et qu’il est très sensible à l’humidité.
Mais il faut aussi ajouter que ces recherches ont été basées sur l’ADN mitochondrial qui se trouve inclus dans les mitochondries, microscopiques globules à l’intérieur de la cellule dont elles sont en quelque sorte les centrales énergétiques. Ce choix, logique encore à l’époque, a été fait parce que l’on croyait que cet ADN se transmettait presque intégralement de mère en fille (par voie féminine exclusive donc). Or des découvertes récentes dans ce domaine de la science qui évolue à grande allure ont démontré qu’en réalité l’ADN du père intervenait aussi et modifiait l’ADN résultant, celui de l’embryon, lors de la fécondation.
Voilà qui relativise beaucoup les résultats sur l’ADN de Marie-Antoinette, déjà très douteux.
Michel Jaboulay