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En ce qui concerne les blessures, peut-être certains lecteurs trouveront-ils l'argument peu convaincant. Ce serait à tort car il faut bien considérer la valeur des deux élements d'appréciation développés ici. N'oublions pas que ces détails anatomiques sont fournis par des médecins, connaissant le sujet et habitués à la précision (la médecine de l'époque avait bien évolué depuis le temps de Molière !). Qui plus est, à Delft, ils avaient pour mission de noter de façon exhaustive les signes visibles sur le corps de Naundorf, et leur rapport prouve qu'ils l'ont fait consciencieusement.
D'une part l'emplacement. De la part des hommes de l'art, ils ne saurait y avoir confusion.
D'autre part la nature de la blessure. Un coup de baïonnette provoque des dégâts très importants et laisse des marques caractéristiques. Là aussi, il ne peut y avoir confusion, d'autant plus que les médecins de Delft, en 1845, étaient des médecins militaires de carrière. Ils n'auraient en aucun cas pu noter la marque d'un coup de baïonnette comme une simple cicatrice ainsi qu'ils l'ont fait. Ils savaient professionnellement ce qu'était un coup de baîonnette. Les carnages de la révolution et de l'Empire, pas tellement éloignés, les avaient instruits à cet égard. L'homme de Brandebourg porte la trace d'un coup de baïonnette au sommet de l'épaule gauche, celui de Delft la trace d'un coup de stylet à l'arrière de l'épaule. Il y a donc bien deux personnages distincts portant des cicatrices différentes à deux endroits différents et des praticiens ne peuvent s'y tromper. Michel Jaboulay.
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