LETTRES DU P. BOLE AU P. DE BOYLESVE
Du 14 août 1869 au 20 décembre 1889
(recueil)

Lettre du 17 octobre 1885 ( n'136):voir 1ère page
Extrait de la 3ème page de la lettre autographe du Père Bole déposée aux archives de la Compagnie de Jésus à Vanves et transcrite par Laure de La Chapelle, vice-présidente du Cercle d'Etudes Historiques sur la Question Louis XVII.

-Je connais parfaitement tout ce que vous me dites de Louis XVII ; vous croyez à son évasion, moi non, sans entrer dans le fond de la question qui du reste a été traitée parfaitement et jugée plusieurs fois en pleine connaissance de cause, comme on peut le voir dans les considérants du jugement condamnant Naundorf et les plaignants.

Trois choses me donnent une certitude morale de la mort de Louis XVII au Temple. C'est d'abord la persuasion qu'en ont eu tous les membres de la famille royale. Ni Charles X, ni le duc, ni la duchesse d'Angoulême, ni HV
(Henri V) ni sa sœur n'ont jamais élevé le moindre doute là-dessus et tous les Princes et Princesses sont morts sans l'ombre de remords , que dis-je ? sans même y penser. De plus, ces jours derniers, j'entendais Madame (la Comtesse de Chambord) répéter pour la centième fois que la Duchesse d'Angoulême avait toujours affirmé de la manière la plus formelle et la plus énergique la mort de son frère au Temple , qu'elle n'en était, hélas ! que trop certaine !

-Ensuite les procès-verbaux des 4 médecins désignés pour faire l'autopsie du cadavre et dont deux ont déclaré avoir parfaitement reconnu l'identité du jeune Prince.

-Enfin l'enlèvement du cœur (
souligné dans le texte) de ce royal enfant par le Dr Pelletan chargé par ses collègues de faire l'autopsie, pieux larcin fait au péril de sa vie. Se serait-il exposé à un si grand danger s'il n'avait pas été absolument certain que le cœur était bien celui du Prince qu'il avait connu et soigné ?
Ce cœur, Monseigneur
(le comte de Chambord) l'a reçu après avoir fait examiner toutes les pièces et documents qui en constatent l'authenticité.

N.B. Les annotations entre parenthèses ont été insérées dans le texte pour en faciliter la compréhension.