Le Dr Olivier Pascal du CHU de Nantes, expert national en matière de génétique, expert près la Cour de cassation, s'exprime au sujet de la récente analyse du coeur conservé à la Basilique Saint-Denis, sous le titre :

Le mythe de la preuve absolue ........................................................................................

Dans l'affaire Louis XVII, deux faits objectifs : Louis XVII est mort et un enfant est décédé au Temple en 1795 ; un fait scientifique incontestable (les équipes des professeurs Cassiman et Brinkman sont de réputation internationale) : le code génétique de l'ADN mitochondrial des descendants de Marie-Antoinette est identique au code génétique de l'ADN mitochondrial d'un coeur conservé à la basilique Saint-Denis. De ces éléments objectifs sont déduits à la vitesse d'un e-mail que l'enfant mort au Temple est Louis XVII ... " Missa est "! Il est surprenant qu'au pays de Voltaire et de Rousseau cette démonstration n'ait fait l'objet d'aucune critique scientifique. Tout d'abord un code génétique mitochondrial est identique pour tous les individus d'une même lignée maternelle (tous les frères et soeurs ont le même) et souvent il n'est pas unique. Par curiosité, j'ai recherché la fréquence du profil génétique de Marie-Antoinette dans la banque de données que nous utilisons pour les affaires pénales. J'ai retrouvé ce code deux fois parmi 1961 individus caucasiens (de race blanche). Mais, à mon sens, l'élément le plus important est l'origine du coeur. Comment attester sérieusement que ce coeur, au parcours rocambolesque, qui a été volé, perdu, retrouvé sur des gravats, est celui de l'enfant du Temple ? D'autant que certains rappellent que le coeur du premier dauphin (mort en 1789) a été prélevé et conservé (sans que l'on ait pu retrouver sa trace). A une époque où un consensus s'établit pour exiger une traçabilité parfaite des pièces à conviction, comment ne pas s'interroger sur la validité de l'origine de cet élément de preuve ? Tout au plus, peut-on dire qu'un coeur déposé à la basilique Saint-Denis est probablement le coeur d'un (ou d'une) individu apparenté à la famille de Marie-Antoinette par les femmes, sachant que ce code génétique n'est pas unique et peut être retrouvé en dehors de cette famille.

-----------------------------------------------Libération du vendredi 26 mai 2000

Combien ce parler franc tranche avec celui des journalistes avides de sensationnel qui ont rempli l'espace médiatique pendant ce mois d'avril 2000. L'intervention téléphonique du Dr O.Pascal provient du " Libre Journal des Auditeurs " de Radio Courtoisie (95.6 à Paris) du 11.06.00.

Dans la lettre qu'il avait adressée le 27 avril 2000 à Charles Louis Edmond de Bourbon, descendant de Naundorf, le Dr O.Pascal écrivait :

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Sur le plan scientifique :

Les résultats obtenus à partir du cœur semblent indiscutables car réalisés par deux équipes indépendantes et compétentes.

La comparaison a été effectuée par les experts avec l'ADN des descendants de la famille de Marie-Antoinette (Anna et André). Il est intéressant de remarquer que le code génétique tiré des cheveux "anciens" (Marie-Antoinette et ses sœurs) ne correspond pas au code génétique du cœur,confirmant mes doutes sur la validité des résultats obtenus pour mon collègue CASSIMAN sur ces éléments pileux.

La fréquence du code génétique du cœur est de 0,5 % pour une banque de donnée multiethnique de 4360 individus non apparentés.

Sur le plan de la traçabilité du prélèvement :

Il n'existe aucune certitude sur l'origine de ce cœur. Est-il celui du premier ou du deuxième dauphin ?

Une telle expertise ne serait pas acceptée aujourd'hui devant une cour d'assise.

En conclusion :

Une nouvelle expertise du cœur n'est pas nécessaire car les résultats sont pour moi, sur le plan scientifique, parfaitement crédibles.

Seule une nouvelle exhumation du corps de votre ancêtre permettrait de lever l'incertitude car dans ce cas, nous pourrions attester de l'origine des prélèvements, ce que ne peut faire Monsieur DELORME pour le cœur de Saint-Denis.

Veuillez croire,...

NDLR : Seul le titrage en couleur diffère du texte authentique.