Moi, Louis-Charles, duc de Normandie et dix-septième roi du nom, réveillé par le tapage publicitaire entourant l'analyse de mon ADN présumé et par l'effroi que je suscite encore deux siècles après les événements, déclare ce qui suit :

Mon malheur fut de me trouver à un carrefour de l'Histoire où l'intérêt de mes ennemis se conjuguait à celui de mes "amis" pour éliminer de la scène politique un prince encore enfant. Ils optèrent pour des fumées utopiques en lieu et place de l'expérience vécue en commun depuis plus de dix siècles et mon statut de roi fut changé en celui de mort-vivant condamné à errer dans les coulisses de l'Histoire.

Malgré tout, ce vacarme autour de mon analyse génétique montre assez que je continue à hanter les consciences de mes chers cousins.

Mes bien chers cousins, ce mercredi 19 avril 2000, au Musée de l'Histoire de la Médecine, vous m'avez enjoint d'occuper ma dernière demeure à Saint-Denis. Je n'aime pas du tout la statue dont vous voulez orner mon tombeau; elle ne me ressemble pas et pourrait, sans déparer, figurer dans une quelconque usine des Droits de l'Homme. Néanmoins, ne vous inquiétez pas, j'obtempère, mais seulement dans l'attente de ma résurrection dans la lumière de la vérité.

Recevez, mes chers cousins, la bénédiction du mort-vivant.

Louis-Charles